Dès la fin de 1945, les troupes françaises reprennent pied en Indochine. Durant neuf ans, elles vont s’y abîmer dans une guerre sans issue, jalonnée d’épisodes sanglants : massacres de Haïphong et de Hanoï, désastre de Cao-Bang, tragédie de Dien-Bien-Phu. L’aveuglement de certains chefs militaires, la démission du personnel politique, les intérêts financiers et tous les conservatismes prolongent interminablement le conflit. Quelques hommes, isolés, tentent de faire prévaloir l’idée nécessaire d’une négociation avec l’adversaire : parmi eux, l’auteur de ce livre, qui. acteur ou témoin du drame indochinois, éclaire par son récit les aspects les moins connus de cette noire époque, celle des occasions manquées. Jacques Raphacel-Leygues, Commissaire de la Marine, servit à ce titre en Indochine de 1945 à 1950. Conseiller de l’Union française, il fut chargé, de 1952 à 1954, de plusieurs missions secrètes ou officielles pour tenter de nouer le dialogue avec le Viêt-Minh. Ancien vice-président de l’Assemblée nationale, il est entré depuis 1963 dans la carrière diplomatique.