En consacrant une étude à Billaud-Varenne, personnage dont les manuels d’histoire ne parlent qu’au moment du 9 Thermidor, alors que l’essentiel de son action politique se situe avant cette date, Jacques Guilaine a voulu à la fois compléter la galerie des portraits de la Révolution française et réparer une injustice. Billaud-Varenne est en effet un des révolutionnaires les plus importants du grand Comité de Salut Public. Jacobin de la première heure, membre de la Commune du 10 août, député de Paris à la Convention nationale, ce sans-culottes parisien représente avec Collot d’Herbois l’extrême-gauche du Comité. En retraçant sa carrière, Jacques Guilaine souligne le fait que la Convention ne se réduisait pas à ses leaders — Danton, Marat, Robespierre — et que l’histoire a laissé dans l’ombre des hommes qui ont joué un rôle considérable. Au premier rang de ceux-ci il faut placer Billaud-Varenne qui aida puissamment à l’ascension de Robespierrre avant d’être un des principaux artisans de sa chute. L’excellente biographie que nous offre aujourd’hui Jacques Guilaine rend justice à la grande figure de ce révolutionnaire injustement oublié.