Il y a dans ce livre de multiples aventures agencées en un découpage de scènes très modernes : chevauchées, courses échevelées en auto ou à motocyclette, marche à tâtons dans un souterrain de château, bombardements, mitraillade, enlèvement... Et puis, au milieu de tout cela, il y a Michel, beau et tendre, encore tout empêtré dans l’enfance, mais épris de vie joyeuse et virile, cherchant l’amour, l’amitié, curieux de se connaître et de se définir dans l’action, mais impatient aussi de se dérober à l’action, d’échapper à toute définition, pour se trouver plus seul et plus vrai. Il y a les chocs et contre-chocs de ce monde dur et de cet être fragile, les incidences du réel sur le rêve intérieur, du rêve intérieur sur le réel, il y a les connivences subtiles entre l’immédiat et le surnaturel, illustrées par le conte de l’arbre, personnifiées par l’espion, ce double méphistophélique de Michel, symbolisées enfin par le mot-clef Hiclem. De ce jeu puéril avec les lettres de son nom, avec ce qui fut le talisman secret de son enfance et qui reste pour lui l’appel permanent au miracle, Michel attend l’impossible.