Le défi de cette vaste enquête est d’intégrer dans une même réflexion sur l’imaginaire et l’espace à la fois le tracé de la frontière à l’époque antique, le legs de la mythologie mésopotamienne, les « poètes brigands » dans la littérature classique arabe, l’histoire d’Al-Qaïda, l’action des Houthistes du Yémen, les frontières mouvantes de l’État d’Israël et le sort des détenus jihadistes dans les prisons françaises, pour ne citer que quelques exemples des nombreuses thématiques abordées au long d’une vingtaine de contributions rédigées par des spécialistes. Tout le mérite de cette approche est d’illustrer la porosité des héritages juifs et arabes, les passages et emprunts innombrables d’un univers à l’autre au fil du temps, et cela dans tous les domaines. Le livre œuvre à rappeler cette évidence, obligeant ses lecteurs à sortir de leurs frontières personnelles – et aux spécialistes, de leurs frontières professionnelles. L’espace apparaît comme le dépositaire de multiples mémoires, défini et borné pour être mieux dépassé.