Résumé
« Les livres ont donc constitué très tôt le territoire de mon imaginaire, de ma projection dans des histoires et des mondes que je ne connaissais pas. Plus tard, j’y ai trouvé le mode d’emploi de la vie, un mode d’emploi auquel j’accordais beaucoup plus de confiance qu’au discours scolaire ou au discours de mes parents. J’étais encline à penser que la réalité et la vérité se trouvaient dans les livres, dans la littérature. » A.E. Son enfance, sa mémoire, sont la matière même de ses livres. Pourtant, c’est seulement en 2012 qu’Annie Ernaux retourne à Yvetot sur invitation de la ville de Normandie qui l’a vue grandir. Elle vient y donner une conférence sur son travail qui y est intimement lié. Ce retour en tant qu’écrivaine est un véritable événement littéraire et c’est cet événement qui est retranscrit ici. À la suite de ce texte lu par Dominique Blanc, Annie Ernaux se remémore, dans un entretien inédit, des moments de son enfance et de sa jeunesse à Yvetot à travers des photographies qu’elle a choisi de commenter.
Auteur
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Née le 1er septembre 1940 à Lillebonne, en Seine-Maritime, Annie Ernaux a grandi à Yvetot, en Normandie, où ses parents tenaient un café-épicerie. Issue d’un milieu modeste, elle poursuit cependant des études supérieures et devient agrégée de lettres. Elle enseignera à Annecy, puis au Centre National d’Enseignement à Distance. Son premier roman, Les armoires vides (1974), met en scène Denise Lesur, sorte de double de l’auteur, héroïne confrontée à un avortement. En 1984 elle obtient le prix Renaudot pour La place, où elle revient sur la vie de son père. Annie Ernaux renonce très rapidement à la fiction pour s’attacher à l’autofiction, son écriture étant marquée par la présence du « Je ». Ainsi, elle évoquera son adolescence dans Ce qu’ils disent ou rien (1977), son mariage dans La femme gelée (1981), sa mère dans Une femme (1988) et la maladie d’Alzheimer de celle-ci dans Je ne suis pas sortie de ma nuit (1997), ses parents dans La honte (1997), l’attente amoureuse dans Passion simple (1992), son avortement dans L’événement (2000) (suite des Armoires vides ), la jalousie d’une femme dans L’occupation (2002), son cancer dans L’usage de la photo (2005). Une partie de son œuvre est marquée par le clivage entre le milieu modeste et populaire dans lequel elle a grandi et le milieu bourgeois, "socialement supérieur" : "Pour moi écrire est profondément lié à ma situation sociale en tant qu’individu". Ses ouvrages parlent aussi du féminin, sous l’angle de la sexualité et de l’intime.
Caractéristiques
Editeur : Des femmes-Antoinette Fouque
Support(s) : Livre audio [MP3]
Protection(s) : Aucune (MP3)
EAN13 Livre audio [MP3] : 3328140023923