Les lignes de la « géométrie familiale » sont multiples et rarement droites. Chaque enfant a une place à part. Selon son rang de naissance, le nombre de frères et sœurs, l’écart d’âge avec eux, la maturité des parents, etc. Le rôle qu’il conquiert ou non, dans la constellation familiale, préfigure son insertion future dans la société. Aînés, cadets, benjamins, enfants uniques, jumeaux, fratrie restreinte ou famille nombreuse, toutes ces situations sont autant d’expériences vécues qui conditionnent l’enfant. Frères et sœurs exercent entre eux une auto-éducation qui est le premier apprentissage de la vie en société et influe lourdement sur la construction de leur personnalité. Leur influence réciproque est à la fois enrichissante, ambiguë ou dangereuse. L’amour et la haine, la complicité et la rivalité se succèdent ou se superposent. Les relations fraternelles ne sont ni simples ni cohérentes. C’est un incessant va-et-vient entre l’attirance et le rejet, le sentiment profond d’appartenir à une communauté et la fuite ou la révolte. Il existe pourtant des constantes, toujours doubles, toujours contradictoires, qu’il faut connaître pour mieux comprendre le comportement des enfants.