Bouleversé par I 'injustice du sort qui avait en quelques années  transformé un pays modèle de tolérance et d'humanisme en  symbole de l'anarchie sanguinaire. l'ancien ambassadeur de  France au Liban a puisé dans la mémoire des textes, celle des  personnalités politiques et religieuses et la sienne propre, au  terme d'une tumultueuse mission, la matière d'un ouvrage de  démonstration et de combat.  
D'une plume alerte, il court d'une controverse érudite sur un  point d'histoire au récit échevelé d'une libération d'otages; de  la contestation humoristique des• palinodies des diplomates au  portrait au pastel d'un prince redévala, à la silhouette, à la  pointe sèche, d'un grand électeur; des révélations politiques  aux confidences familières.  
Par l'aisance avec laquelle il se meut dans un climat d'égale  amitié avec les gens de toutes confessions, il apporte, mieux  que par la rhétorique. la preuve que les Libanais, fils de la  même histoire, forment une seule nation.  
Et l'on s'étonne, le livre refermé, d'avoir si vite épousé la  passion de l'auteur pour un pays, petit par la superficie mais  vaste par le patrimoine culturel, lointain par la géographie mais  proche du nôtre par le cœur et l'esprit, que le monde  n'acceptera pas de laisser sombrer dans l'oubli, sacrifié à  I 'impérialisme des uns et à I 'indifférence complice des autres.  
Juriste spécialisé ou enseignant universitaire à l'occasion,  auteur de nombreuses publications, académicien des Sciences  d'Outre-Mer, Paul Blanc a surtout désiré depuis sa sortie de  I' ENFOM en 1945, être un administrateur, un jeune diplomate  puis un ambassadeur de contact avec les hommes et leurs  cultures, que le hasard des affectations voulait bien envoyer  pendant des périodes troublées dans des pays aussi différents  que le Cameroun et le Tchad, la Haute-Volta et le  Mozambique, la Nouvelle-Guinée et le Liban.