Augusta, cette jeune femme entièrement donnée à un grand amour, est la proie d’une angoisse qui la persécute et qui détruit sa vie. Elle a imaginé, pour expliquer cette angoisse, un petit parasite qui hante son cerveau, la douve. C’est le nom que donne l’auteur à ce grain de folie qui se manifeste avec plus ou moins d’intensité chez beaucoup d’entre nous. L’angoisse d’Augusta tourne à l’obsession. Elle est terrifiée à l’idée que la mort pourrait la séparer de Paul. Seule dans sa voiture, quatre heures durant, elle évoque les six années de sa vie avec lui, six années gâchées par des crises de dépression. Elle analyse son cas avec la rigueur d’un clinicien. La voiture, image tangible de la réalité, sert de contre-point à l’irréel dans lequel elle se débat. Au terme de son introspection, elle découvre l’origine de son mal et comprend qu’elle ne peut compter que sur elle-même pour guérir. La fatigue, l’absence de son amie Julie seront cause de l’accident... L’amour, la solitude, l’inaccessible, l’éphémère, ces thèmes majeurs, le défaut de contact entre les êtres, une route qui ne mène nulle part, voilà les vrais sujets de ce roman.