Jean Montaurier est de la race de ceux pour qui la foi n’est pas une tranquillité, mais une prise de conscience, chaque jour plus aiguë et plus approfondie, de l’inévitable confrontation de l’âme avec Dieu. Depuis son premier roman, il n’a pas cherché ailleurs la source de son inspiration. Pour lui, Dieu est Quelqu’un ! S’était-il, cependant, approché jamais d’aussi près de cet abîme de mystère ?... Dès la première page de ce nouvel ouvrage, on se sent irrésistiblement attiré et retenu par l’affrontement d’une âme, incroyablement vivante, avec l’Invisible. Qu’est-ce donc que ce nouveau livre et quel nom lui donner ? Un poème ? Une plainte ? Un chant peut-être ? Une confidence ? Un cri plutôt ou bien une prière ? Ou bien tout à la fois ! Dans une sobriété volontaire et quasi tragique des mots, dans l’emploi des images les plus émouvantes parce qu’elles sont les plus simples et toutes familières, voilà bien le témoignage absolument authentique d’un prêtre que les silences de Dieu, la malice des hommes, les fantaisies humainement absurdes, parfois, des événements, les épreuves même les plus crucifiantes n’ont jamais abattu et qui en arrivera au terme, on le sent, sans jamais se lasser de croire et d’espérer. Tout le reste est silence parce que tout nous dépasse et nous attire en haut. Jean Montaurier ne prouve jamais rien et ne veut jamais rien prouver. Il suggère. Toujours à la recherche de la Joie, on le savait déjà, mais, cette fois, il nous le dit, de cette façon qui est sienne, avec une sincérité tellement limpide et transparente qu’elle nous émeut comme une larme ou un sourire. Ce livre semble avoir été écrit d’un seul jet, en une seule nuit, en un de ces instants privilégiés de grâce où une âme qui ne s’endort jamais attend, dans le silence, le lever de l’aurore.