Un homme se souvient d’une femme qu’il a autrefois aimée. Elle reparaît et s’installe chez lui, à la faveur d’un prétexte fallacieux. Leurs liens sont d’autant plus étroits qu’elle est sa cousine. La part de révolte, d’enthousiasme et culpabilité qui nourrissait autrefois leurs sentiments les unit de nouveau. Mais Eva vit dans l’instant, et Gavril dans une continuité qui le pousse à ressouder, au défi du bon sens, un passé révolu et un présent dont il n’espère rien que l’exercice de certains goûts voluptueux et l’assurance d’éviter, autant que faire se peut, une civilisation tarée. En dépit de la passion ranimée, ils ne peuvent rien l’un pour l’autre. Gavril comprend lentement, et trop tard, que chacun d’eux attendait de l’autre le pardon, même pour les fautes qu’il n’avait pas personnellement commises, mais desquelles il est resté marqué, puisque nul ne commence rien à son compte, mais hérite du mal existant, qu’il le veuille ou non. Albine, la pauvre fille qui partageait la vie de Gavril, est seule déshéritée, dans tous les sens du terme. Elle ne se sent pas responsable, elle n’a jamais pu que subir. Elle va se rebeller et, comme toutes les rebelles, ne reculera pas devant le choix des moyens. Tout finira mal.