Ce roman éclaire d’un jour cruel le milieu et les mœurs judiciaires. Il est écrit à la première personne : le narrateur, jeune avocat venu au barreau avec une foi candide, découvre peu à peu les erreurs, les absurdités, les iniquités, le pharisaïsme, qui règnent dans la justice « telle que la font les hommes, et non telle qu’ils la rêvent ». Le héros est partagé entre deux amours, nées à l’occasion de sa vie professionnelle, et mêlées à celle-ci : l’un, qui côtoie l’enfer des liaisons sensuelles, et qui finira par le dégoût ; l’autre, purement idéal, dont la conclusion sera l’une des surprises qui attendent le lecteur aux dernières pages du roman. Ses expériences sentimentales se déroulent parallèlement à ses expériences d’apprenti juriste ; et par celles-ci, il connaîtra les dessous de maintes affaires, civiles ou criminelles. La dernière des révélations qu’il reçoit ainsi lui cause assez d’horreur pour qu’il prenne le parti de fuir un air désormais irrespirable pour lui. Ce récit contient une vive satire d’institutions archaïques, dont la réforme est toujours souhaitée, et jamais réalisée. L’auteur s’est attaché à l’écrire avec une simplicité toute classique, et le souci d’une expression qui, par sa propriété et son rythme, rende toujours exactement les nuances de la pensée.