Histoire du couple ? Roman d’amour qui finit mal ? L’anecdote n’est ici qu’un prétexte. Constant et Manuelle sont des ombres changeantes selon l’éclairage que projettent sur eux des personnages qui, même après avoir quitté la scène, continuent à les accompagner. Le lecteur pourra, à son gré, excuser l’un ou l’autre et cherchera vainement lequel est coupable de l’échec de leur bel amour. Ils ont fait connaissance alors que Constant s’enfonçait dans un véritable enfer conjugal. Marguerite, sa femme, mégère acariâtre, prend la terre à témoin des infidélités, des colères de son mari. Elle entretient autour de lui une atmosphère sordide de récriminations vulgaires qu’il supporte avec une impatience croissante. L’amitié de Constant et Manuelle ne tarde pas à dire son vrai nom. Premières étreintes, bonheurs exquis. Mais pourquoi Constant met-il si peu d’enthousiasme à échapper à l’enfer que lui fait Marguerite ? Pourquoi « patiente-t-il », se donne-t-il de fausses raisons au point que le divorce interviendra sur l’initiative de Marguerite ? Constant épouse Manuelle. Qu’adviendra-t-il du nouveau ménage ? Ce voyage qu’ils vont entreprendre pour sortir de leur condition humaine n’est-il pas d’avance condamné au naufrage ? Personnages complexes, emplis d’ombres et de nuances sous leur apparente simplicité. L’auteur a su les animer et nous faire entrer vif dans son récit. Le livre une fois refermé, ses fantômes nous hantent encore.