À l'origine de ce livre, il y a le village Baleveng dans l'Ouest Cameroun, des hommes et des femmes qui connurent une guerre aujourd'hui oubliée. En contrepoint, les souvenirs d'un enfant, témoin de cette guerre et des souffrances des peuples qui, pendant une saison, un temps de leur vie, se battirent au nom de l'indépendance de la nation camerounaise et qui, avec leur région, sont aussi les témoins oubliés de la cruauté de cette guerre-là. Avec « Une saison dans les Montagnes de l'Ouest Cameroun », l'auteur raconte d'abord les biais par lesquels le village Baleveng et ses populations subirent la guerre, souffrirent des maux et de la mort, et finalement, firent avec tout l'Ouest l'histoire d'un pays. Ensuite, il met à jour la réalité en exhumant les souvenirs d'un enfant qui vécut les événements et qui à sa manière fit cette guerre, des souvenirs que taisent les morts mais que les survivants ne doivent jamais cacher, pour que les gens d'aujourd'hui et de demain sachent ce que sont cette région-là, cette saison-là, et ce temps de vie-là, dans l'histoire du Cameroun. Pour terminer, il explore les efforts faits depuis pour restaurer l'autonomie du Cameroun. Comme se souvenir du passé, c'est permettre de résister aux processus de domination, d'oppression et d'exclusion de la vie, ce roman donne aux populations de la montagne de l'ouest Cameroun, une position de sujet qu'elles furent et non des objets du discours, de la politique et des actions des autres qu'elles n'ont jamais voulu être, et rappelle qu'on ne doit jamais sous-estimer la sagesse et l'intelligence d'un peuple, d'une nation, ou d'un État pour se sortir des impasses.