C’est d’abord comme un envoûtement : une maison, quelque part sous les tropiques, les plantes, les bêtes luxuriantes, le ciel moite, la mer ; puis dans ce paysage aussi inquiétant qu’ensorcelant, une femme et son fils. La femme devenue presque folle après la mort dramatique de son mari, le garçon attaché à sa mère par les mille liens secrets d’une complicité maudite. Rentrés en France, mère et fils continuent à se débattre dans les pièges du souvenir, les équivoques de la tendresse. Il y aura ensuite Jean, le voisin, et le jeune Laurent, avec leurs questions indiscrètes et leur mystère tentateur. La maison, dévastée autrefois par la mort, tremble maintenant au souffle du désir qui rôde devant sa porte. Devant ce premier texte d’un écrivain de vingt-six ans, on est d’abord frappé par la maîtrise de l’écriture ; puis par l’atmosphère étrange, chargée de sèves, d’odeurs et de maléfices ; et aussi, qualité plus rare chez un débutant, par le mouvement imprimé au récit. Voici des lieux, des personnages qui existent, une histoire qui avance. Roman poétique, oui, mais en même temps roman d’action, qui tient jusqu’au bout le lecteur en haleine.