Dans ces Paradis Parallèles, deux destins, chapitre par chapitre, s’entrecroisent. Quels sont les héros et les hôtes de ces « paradis » ? A Prague, dans le « paradis socialiste », c’est Antonin Maly, ancien industriel devenu balayeur dans sa propre usine nationalisée, puis sa femme, Macha, qui travaille dans une équipe de nuit, et ses fils luttant pour un difficile avenir. Dans un isolement moral étouffant, ils se battent avec eux-mêmes pour sauvegarder leur équilibre mental et leur dignité, et nous les voyons lutter, chacun pour soi, avec leurs doutes et avec les angoissantes questions que leur pose l’univers où ils vivent. Dans le paradis méditerranéen d’une île espagnole imaginaire, c’est Derek, mi-Juif, mi-Gentil, ancien médecin et libre-penseur converti, témoin et acteur dégoûté de plusieurs guerres et révolutions, qui, en compagnie d’une poignée d’amis, s’efforce de déjouer les plans d’un homme d’affaires international, selon lequel « l’île doit être ouverte au progrès ». Paradis Parallèles : deux histoires qui se déroulent sur des plans différents mais dont les conclusions désabusées se rejoignent dans l’infini de l’insatisfaction humaine d’où jaillissent périodiquement les étincelles de la révolte de l’individu. Antonin Maly à Prague et Derek sur son île, lancent un cri de révolte à la face du monde. En ce sens, le roman de Jean Kolar atteint une dimension inhabituelle et se présente comme la fresque la plus large, la plus angoissante et la plus envoûtante de l’univers d’aujourd’hui.