Ni un ouvrage d’histoire, ni un recueil de portraits contemporains, cette suite romanesque de nouvelles situe dans un cadre historique et géographique étendu toute une génération militaire, celle qui a combattu depuis les lendemains de la guerre de 1914-18 jusqu’à nos jours, pour la défense du patrimoine français, en métropole et au delà des mers. Sur cette vaste scène - 3 continents, tout le vieux monde - où se joue ce long drame, un fil d’Ariane guide les personnages, leur donne une unité de pensée : la religion de l’honneur que Jacques Dinfreville considère comme la “force principale” de l’Armée. Le déchirement qui survient à la fin du livre n’est pas pour l’auteur une conclusion nostalgique. Il n’a pas voulu du titre : “A la recherche de l’honneur perdu.” Dans la période atomique qui s’annonce, aussi bien que par le passé, toujours l’honneur conservera au fil de l’épée, quelquefois brillant, souvent dur et tranchant, sa noblesse, sa beauté, sa poésie. Une grande figure réelle se détache parmi tous les personnages romancés du livre : celle du maréchal de Lattre de Tassigny, celui qui a aidé l’armée française à reforger son honneur après le désastre de 1940, celui dont l’esprit de sacrifice a sauvé l’honneur en Indochine : le Roi Jean. L’auteur, qui fut un de ses compagnons, s’est voulu dans l’ombre sur la fresque, à la façon des maîtres primitifs, mais sa personnalité anime partout le récit : un notable au milieu de ses pairs, un soldat avec “le collier rouge”, comme on l’appelait au temps où la Légion d’honneur n’était pas encore livrée au vent de l’histoire, où il n’y avait pas de Messieurs les Ex : le temps qui reviendra, s’il plaît à Dieu !