Véritable philosophe, le poète cache des concepts sous les figures de style. À travers les images, il tente de toucher la sensibilité du lecteur, afin de l’ouvrir à autre chose que sa réalité quotidienne. C’est dans cet ailleurs qu’il peut penser les choses avec justesse et profondeur. Alain d’Issinga est aussi un observateur qui pose sur le monde un regard parfois critique, et dont les sentences peuvent être iconoclastes, dérangeantes. Il est toutefois un amoureux qui aime la vie, les choses et les êtres. C’est dans cet amour – heureux ou malheureux – qu’il se réconcilie avec le monde. Toujours en quête d’harmonie, il vit éternellement comme un exilé qui, où qu’il aille, se sent à jamais étranger. Il vient d’un pays qui n’est pas encore né, il parle une langue qui n’est plus ou qui attend d’être, il entend, il voit, il sent des choses qu’aucun alphabet ne sait décrire. Alors, il se contente de les peindre.