Il avait stocké préalablement, dans la cuisine, douze jerrycans d’essence, de la super s’il vous plaît, pardonnez du peu. Il entreprit d’arroser les vêtements de Labroue, lentement pour qu’ils soient parfaitement imprégnés. Il écarta ses mâchoires encore souples et versa une gorgée de liquide. C’était indispensable pour que la destruction de la dentition soit totale. Toute identification se révélerait alors impossible. Ce travail d’imprégnation dura un quart d’heure. Il ouvrit le capot supérieur pour éviter une explosion et constituer une cheminée, le tirage étant assuré en bas par les hublots du hall d’entrée. Il rassembla sous le corps tout ce que la maison pouvait compter de seaux et d’ustensiles, de récipients de cuisine, comme casseroles et bols, qu’il remplit aussi d’essence. Il vida les trois derniers jerrycans sur le plancher et dégoupilla une grenade à retardement au phosphore juste au bas de l’escalier. Il disposait exactement de sept minutes.