Georges Desson, professeur d’une classe préparatoire aux grandes écoles, quarante-huit ans, vit séparé de sa femme, Hélène, et de sa fille, Dominique. Il a laissé entrer dans son existence ce qu’il nomme un peu mystérieusement la maladie-folie, dont les composantes sont entre autres, l’ennui, la peur, la solitude, une tyrannique conscience enregistreuse du monde extérieur, l’obsession de la mort. Il rencontre un soir Nadia à la terrasse d’un café, elle travaille comme caissière dans un bar, elle est seule et Georges Desson commence à l’aimer. Le roman est la description, à travers cette tentative de compréhension mutuelle, de deux thèmes alternés : d’une part, la tentation nostalgique de l’amour afin d’échapper à la maladie-folie ; et d’autre part, la difficulté de conserver la confiance intacte lorsqu’avec le temps change ou évolue la vision de l’être aimé. Georges Desson connaît, pour les avoir maintes fois éprouvés, ces sentiments : amour, puis indifférence devant la réalité dévoilée de l’autre ; depuis son enfance, et depuis qu’il s’est éloigné de sa mère, Valentine, il ne parvient pas à y échapper. L’amour reste pour lui la fête intermittente, la chance, qui naît et meurt sans qu’on puisse l’emprisonner en soi ni en devenir le maître. À la mort de Valentine se confirme en l’homme la rupture entre son âme malade et son corps usé. S’il feint pendant quelques semaines d’oublier Nadia pour un intermède en montagne avec la jeune Sylvette, le désir insatiable de bonheur ne tarde pas à le ramener, une nouvelle fois, vers l’étrange, la douce Nadia, vers l’amour et la joie de participer au monde qui en découle. « La Fête intermittente » est le premier roman de Nicole Durrieu.