Avant de partir pour la guerre d’où il est certain de ne pas revenir, Bart, jaloux et désespéré, exige de sa fiancée et maîtresse Maïa, qu’elle porte un deuil paradoxal : elle devra exhiber sa beauté devant les autres, comme elle l’exhibait devant lui. C’est pourquoi Maïa est devenue strip-teaseuse en renom. Cependant, elle ne se résigne pas à la disparition de Bart. Tout en s’interrogeant sur les raisons qui lui ont dicté un vœu aussi baroque, elle l’attend, elle s’accroche à l’espoir de son retour. La fidélité revêt, chez elle, un caractère hallucinant, en particulier la nuit. Dès qu’elle a quitté la scène, Maïa vit une sorte de rêve ambulatoire dont le manège est à l’image même de sa patience : pendant des heures, elle suit, en ville, un itinéraire invariable et invariablement des personnages, solitaires et muets, l’accompagnent à distance. Cela dure des années, sans incident, jusqu’à la découverte, dans une impasse, d’une jeune femme assassinée. Maïa, comme les autres promeneurs, se tait. Mais le crime l’obsède et la victime la hante. Et voici qu’un nouveau personnage se mêle à la ronde des noctambules. Assassin ou policier ? Ne ressemble-t-il pas à Bart ? Il sait tout. A lui de rompre les maléfices et de libérer Maïa d’un faux veuvage, où même l’attente tournait à l’illusion.