Le ton de bonne compagnie et l’ironie en filigrane qui accompagnent le récit, permettront à ce livre de porter. Il comporte une excellente étude de critique politique et administrative, sous une apparente légèreté qui en rend la lecture attrayante et, d’autre part, l’histoire personnelle de l’auteur. Une critique sévère pourrait donc lui reprocher de manquer d’unité. Mais cette histoire personnelle explique la justesse des observations, et le droit de juger les excès de la bureaucratie. Ainsi, l’auteur paraît-il démontrer aisément qu’il n’y a plus, depuis un certain temps déjà, d’autre gouvernement que celui du « rond-de-cuir innombrable et anonyme, régnant sur des sujets qui aspirent à devenir des citoyens ». Le procès fait à la bureaucratie et à la technocratie ne concerne pas seulement les mœurs en usage sous la Ve République : le mal existait déjà - à un degré moindre il est vrai - sous les IVe et IIIe Républiques. Il faut beaucoup de courage et d’optimisme pour tenter d’abattre cette « dictature ». On les trouve ici, puissent-ils cristalliser les aspirations des candidats citoyens.