La dominance urbaine est manifeste en France. Au même moment, la ville semble s’échapper de son espace traditionnel ; l’habitat des urbains est projeté jusqu’aux abords du rural profond. L’espace de l’urbanité s’efface derrière les émergences d’une crise qu’on ne peut limiter aux quartiers en difficulté. Le peuple n’a jamais eu droit à la ville. Lorsque l’industrie produit les prolétaires, l’habitat se pose en terme de masse : alors commence l’exode populaire, porté aujourd’hui jusqu’aux confins de l’aire urbaine. Pour tenter de saisir cette évolution, l’auteur étudie le phénomène urbain dans toutes ses manifestations et dans son histoire. Une périodisation distingue, depuis l’origine, les grandes étapes : la révolution agraire, la révolution urbaine, la révolution industrielle... Aujourd’hui, ce sont les mobilités, leurs complexités, la mondialisation des mobilités économiques, qui semblent produire le bouleversement de la ville traditionnelle. La ville distinguée, léguée par l’histoire, correspondait à une société hiérarchisée ; la société de masse, massivement urbaine, que le XXe siècle vient de produire, attend une autre ville. Une question majeure de la démocratie.