Toute société cherche une utilisation du besoin sexuel qui rende l'individu docile à l'exploitation par la communauté que réalise toujours son intégration sociale. Depuis quelques décennies on dénonce avec vigueur la forme qu'a prise, en Occident, la socialisation de la sexualité. Mais bien des attitudes pour la critiquer ne sont, souvent, que des tentatives détournées pour la justifier en la réformant : par exemple dans la psychanalyse freudienne. Les autres formes de socialisation, réalisées par des cultures différentes de la nôtre, nous sont généralement peu connues. Se fondant sur une recherche menée durant trois années en République de Guinée, l'ouvrage de Pierre Hanry nous apporte certains éléments nouveaux de connaissance. En même temps qu'il présente les structures traditionnelles d'une sexualité africaine, il analyse la modification de ces structures sous les influences successives de la colonisation et de l'indépendance. Mais le projet de l'ouvrage est plus général, puisqu'il vise, à travers une illustration nouvelle, à favoriser une réflexion d'ensemble sur la sexualité humaine qui permette de concilier les exigences d'une saine intégration sociale à celles d'un authentique épanouissement de l'individu.