UN CAS DE «DÉSINTOXICATION INTELLECTUELLE»Nice, 26 janvier 1971, 10 h 30. Béatrice le Mire, 20 ans, fille de l'ambassadeur de France à Saint-Domingue, a rendez-vous avec sa mère, dans le cabinet d'un médecin. Elle se sent gaie et en forme. Dehors, il fait beau. Elle pousse une porte...Mais le rendez-vous n'est qu'un guet-apens. Et l'immeuble où elle est entrée abrite une clinique psychiatrique... Immobilisée, entraînée de force, enfermée, droguée, soumise à des électrochocs successifs, la jeune fille bientôt ne sera plus qu'une loque souffrante, presque incapable de parler et même de penser – comme si on l'avait dépossédée d'elle-même.Jusqu'au jour où, comme on jette une bouteille à la mer, elle réussit à faire passer à l'extérieur un billet sur lequel elle a griffonné : "Sauvez-moi, on me retient de force, on me rend malade. Sauvez-moi, sauvez-moi !"Dès lors "l'affaire le Mire" éclate, scandale considérable qui va émouvoir l'opinion française et même mondiale, et déclencher une importante campagne (de François Mitterrand à Claude Mauriac, en passant par Maurice Clavel et Simone Signoret), dont l'aboutissement sera la libération de la jeune fille après de nouvelles et intolérables épreuves à Saint-Domingue.C'est ce scandale, et le terrible calvaire psychique et moral qu'ont représenté son internement arbitraire et le "traitement" sans aucune justification médicale qu'elle a subi, que Béatrice le Mire raconte et essaye d'analyser dans ce livre.Un livre qu'elle a mis quatre ans à écrire et qui marque, pour elle, sa véritable délivrance. Car ce n'est pas seulement un cri de colère contre ceux qui ont failli la détruire, mais une enquête minutieuse, rigoureuse, étayée par les documents et les témoignages les plus incontestables sur la machination dont elle a été victime.