Sous forme de contes, nouvelles et récits, les pages de René Ducret peuvent satisfaire au goût actuel pour les mémoires et les témoignages. Car, ce qu’il évoque est une époque et, plus encore, une civilisation, disparue en 1914. L’auteur se souvient du monde de son enfance, et l’enchantement qu’il nous fait partager n’est pas dû au seul pouvoir de fascination que ce genre littéraire exerce toujours. Nous subissons aussi le charme d’un temps perdu, qui était le temps de vivre. En phrases souples et élégantes, sinuant parmi les détails significatifs du souvenir, c’est un pays de douces montagnes qui renaît. L’art de René Ducret sait rendre l’intensité de la vie simple, unir l’humour à la philosophie du sage, et maints passages de « Le vent disait... » sont de purs poèmes en prose.