Pendant les années prospères qui marquent la décennie 1960, la thèse de croissance zéro exerçait une séduction certaine auprès de l'opinion publique. Mais avec la montée et la persistance de la crise, l'impératif d'une croissance positive pour faciliter le redressement de l'économie revient au premier plan de l'actualité.Du point de vue de la stricte théorie cependant, une croissance à taux régulier positif est-elle toujours réalisable ? Comment doit évoluer une économie dans le temps pour atteindre cet objectif ? Faut-il à cet effet prendre appui sur l'épargne, ou sur l'investissement ? Quel en est le prix à payer par la société et à qui il incombe en définitive ?Ces préoccupations se trouvent à l'origine des controverses passionnées, quoique pas toujours limpides qui opposent l'école néo-classique aux néo-keynésiens ou néo-ricardiens d'une part, et aux marxiens de l'autre. Dans le premier cas, la confrontation porte sur le problème de la mesure du capital, sur le rôle dévolu à la répartition ou à la flexibilité des prix ; ou encore sur les croyances néo-classiques érigées en «paraboles». Dans le second cas, les divergences ont trait notamment à la preuve de l'exploitation capitaliste qu'implique la transformation des valeurs en prix, et à l'acheminement inéluctable ou non de toute économie capitaliste vers un état permanent de crise.Ces thèmes controversés qui alimentent une partie de la littérature théorique récente, après avoir été détachés de l'arrière-plan idéologique qui embrouille leur fondement logique, sont analysés, articulés et expliqués dans ce livre avec un grand souci de clarté et de simplicité, sans pour autant renoncer à la rigueur nécessaire, dans le but d'aider efficacement le lecteur à acquérir, ou à mettre à jour, les connaissances indispensables dans le domaine de la croisance et de la théorie du capital.Diplômé de l'Institut d'Etudes Politiques de Paris et du Centre d'Etudes des Programmes Economiques, agrégé des Facultés, Duc-Loi Phan enseigne actuellement à l'Université Paris-Nord, où il dirige depuis 1979 le département d'Economie, après avoir mené une carrière de chercheur au CEPREMAP (1962-1969) et au CNRS (1969-1973). Ses travaux portent sur les problèmes de croissance, de politique économique et des échanges internationaux.