Nous vivons dans un monde en pleine transformation. 1900, c'était la grande époque de la vapeur. Mais c'était encore l'âge des fiacres, des becs de gaz, des lampes à pétrole. Récemment inventés, le cinéma était une attraction foraine, l'automobile un jouet pour riches sportifs, la lumière électrique, comme le téléphone, un luxe de privilégiés. Depuis, en moins de trois quarts de siècle, des hommes ont pu voir naître et se développer l'aviation, la radio, la télévision, l'énergie nucléaire, l'informatique, l'astronautique. Et le progrès va toujours s'accélérant. Du coup le monde a changé de dimension. Les distances s'abolissent. New York est à six heures et sera bientôt à deux heures de vol de Paris. Les télécommunications nous mettent en relation immédiate avec n'importe quel point du globe. Demain la Lune sera notre banlieue. Les moyens audiovisuels élargissent le champ de nos connaissances, deviennent instruments de distraction et de culture, concurrencent le signe écrit qui a longtemps régné sur notre civilisation. Grâce à eux, grâce à l'automobile et à l'avion, les peuples ne sont plus séparés, mais apprennent ou devraient apprendre à se connaître et à se comprendre. Mais si la science et la technique réalisent des merveilles, font mieux que les magiciens d'autrefois, l'homme en est à la fois ébloui et effrayé. Saura-t-il les dominer, s'adapter à un nouveau monde qui est son œuvre ? Voici la question.