L'exploration des divers facteurs de l'activité créatrice a donné, en son temps, naissance à la « théorie des freins ».La Créatique, comme psycho-pédagogie de l'invention, s'est développée à partir de cette idée maîtresse : les freins ne sont pas des parasites dont on pourrait se débarrasser, ils sont la recherche, les motivations, la pensée elle-même.L'idée d'une créatique générale est née de la problématique qui résulte du vécu des idées. Non seulement la création et l'invention sont activités incertaines et combien difficiles, mais leurs produits sont le plus souvent voués au refus ou à des acceptations différées.A preuve, la résistance au changement que chacun peut observer en ses propres comportements.En ce nouveau livre, Michel DEMAREST et Marc DRUEL avancent une thèse originale et pour le moins surprenante : les freins à l'invention et à l'innovation se forment peut-être dans la « machine mentale » elle-même.Mais comment fonctionne celle-ci ?Ces freins, ils ont entrepris de les débusquer dans les formes binaires de nos pensées. Et la ternarité, dont ils trouvent les traces et les prémisses dans les formes contemporaines de la pensée, est peut-être une bonne manière d'en dépasser les limites.Nos deux auteurs formulent alors l'hypothèse que « sur le plan du développement de l'espèce humaine, révolution de la pensée et la structuration mentale des individus se sont trouvées comme " arrêtées " au niveau binaire. Pour comparaison, l'humanité en serait donc à un stade de développement comparable à celui d'un enfant. qui va sur ses trois ans ».Exception, disent les auteurs, des activités inventives, qui, dès lors qu'elles révèlent des valeurs nouvelles, semblent obéir à des lois qui échappent aux disjonctions, aux dichotomies et manichéisme habituels.On retrouve là l'idée d'une activité créatrice tirée de son ghetto, induisant la généralisation possible de nouveaux comportements humains.