Comme tout bon Chrétien, je suis né et j’ai été élevé à l’ombre d’un clocher ! Mais, dans mon village natal, l’ombre du clocher recouvre une synagogue et s’étend jusqu’au seuil d’une mosquée. Depuis ma plus tendre enfance, le calendrier de chez nous mélange un peu, pêle-mêle, Rosh HaShanah, Yom Kippur, Noël et l’Achoura, les Purim, Pâques et l’Aïd-Seghir, Pentecôte et l’Aïd-el-Kébir... au gré et à la fantaisie de la lune et du soleil, de l’antique année mosaïque, de la révélation islamique et du calendrier grégorien. “Frère de lait” d’une jeune Israëlite et d’un petit Musulman, j’ai continué - plus de trente ans - à partager avec mes compatriotes, après le lait maternel, les mœurs, coutumes, fêtes et habitudes propres à chacune de nos confessions. Des enfants d’Abraham, fils d’Israël ou d’Ismaël, serviteurs de Yahvé ou adorateurs d’Allah, j’ai appris une chose essentielle : le respect, l’amour et le culte du Livre, de la Sainte Écriture, cette matérialisation de la Parole de Dieu adressée aux hommes, Parole inéffable qui nous écraserait si Elle n’était venue jusqu’à nous - par l’Incarnation précisément - pour nous élever jusqu’à Dieu. Dès que j’ai découvert la Bible, je l’ai aimée. J’ai eu, un peu plus que d’autres, le loisir de la lire et de la méditer. De l’avoir étudiée systématiquement, six années durant, a fini de m’en passionner. Depuis, je l’ai peut-être lue vingt fois en son entier, certain livres un millier de fois même déjà. Mais c’est toujours avec le même intérêt que je la retrouve chaque jour. Je ne prétends pas tout en connaître. Qui, d’ailleurs, l’oserait prétendre ? En la feuilletant avec vous, comme un guide, pour en suivre quelques itinéraires, je voudrais vous donner envie d’aller, à votre tour, personnellement, à sa découverte sur les routes du Moyen-Orient, le long desquelles chaque étape évoque un aspect de son message et nous invite à un comportement dont le monde d’aujourd’hui a, peut-être plus que jamais, besoin.