Garraine, ce nom qui frappe comme une insulte, est celui d’une serve, une simple manant, dont le maître, Thierry de Rochebrune, apprécie la beauté. Cette passion du féodal va permettre à la serve un séjour au château, dont elle connaîtra les aîtres et les gens. À la suite d’un meurtrier scandale, Garraine, rendue à son hameau de la « Mare aux hérons », préparera la révolte des serfs, ses semblables. Les révoltés, sous sa conduite, s’empareront du château, pendant que le seigneur et sa troupe, attirés dans un guet-apens, succomberont à quelques lieues de là... Machiavélique, ambitieuse, inaccessible à la pitié, Garraine, servie par sa beauté exceptionnelle, règnera sur le fief jusqu’au jour où... Par ce roman, le lecteur vivra intensément l’existence des seigneurs au XIVe siècle, celle de leurs manants, et ces pages véridiques et vivantes ne sont pas les moins intéressantes... Nous savons que l’auteur excelle dans la peinture des scènes de la vie courante de ces lointaines et curieuses époques, mal connues du public.. Répandues par sa plume vigoureuse et charnue, de violentes couleurs, des odeurs fortes qui montent à la tête, émanent de ce curieux roman, dont le sujet particulièrement difficile a tenté peu de romanciers. Après Garraine, Robert Lugne présentera à l’édition son sixième roman, intéressant la même époque et les régions du Centre. Il aura pour sujet les grandes compagnies, ce fléau que tenta d’endiguer Duguesclin. Des dates, des chiffres, des faits précis, rétabliront la vérité, parfois négligée par l’Histoire... Dans ce récit, l’auteur, grâce à des documents inédits, campe un grand chef routier, dont les chroniques du temps ont laissé peu de traces : Armand de Cervolles, surnommé « l’Archiprêtre », guerrier hallucinant, qui confia l’une de ces Compagnies Blanches à sa belle maîtresse Arnaude, la bâtarde de Marcilly, dont les lecteurs vivront avec passion les sinistres exploits.