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Résumé

Laurent, la trentaine, bien, «con» dans sa vie, part à la recherche de son ami Nicolas, disparu un jour en Indonésie. Il en profite pour découvrir.

Finalement tout découvrir, un pays entre torpeur et nonchalance, couleur et rigueur, un ami et peut-être un peu lui...

Un voyage insolite sans cliché, une recherche sans à tout prix, mais avec des craintes, des angoisses, des libertés provisoires, conditionnelles, des espaces emprisonnés.

Stéphane Boudy décrit la vie sans l’enfermer. On suit l’observateur subtil et plein d’humour qu’il est.

Beaucoup de talent.

« L’année s’était bien passée, de la Sorbonne jusqu’aux abords d’une rivière, le lycée à quelques pas, dans une bourgade aux arcades généreuses, avec une place du marché et un monument aux morts. Petit café du matin, avec les artisans du coin, les ouvriers, juste avant d’embaucher. Profil de l’enseignant de campagne proche du peuple, partageant ses soucis : les inondations, le loto sportif ou la fête de quartier. Il s’y croyait, fier, la cigarette étudiée, le manteau noir d’artisan à col forgeron. A la gloire de mon père, ou à un truc comme ça. Ça sentait la République, l’instruction, la culture venue de la ville par le train. Dans les brumes, il y avait dehors des écoliers, proche d’un passage à niveau, le train s’arrêtait. La troupe partait dans le brouillard, les moyens avec les plus petits, avec leur cartable, leurs plusieurs couleurs, leurs petits cris, un chahut de garçonnets et une bousculade. Toute cette marche matinale pour s’éduquer, un mouvement presque militaire vers ce qu’il y a de plus inutile, vers l’envie de se retrouver. Une certaine poésie animait tous ces petits pieds, ces tennis crottées, ces écharpes vives. Ils partaient apprendre, cette marche allait vers cela. Il était tôt, leurs parents travaillaient et acceptaient alors comme ça de les laisser faire la route ensemble. »

Auteur

  • Stéphane Boudy (auteur)

    Ancien enseignant, candidat à diverses élections, Stéphane Boudy écrit aussi volontiers des romans dans le train qui l'emmène vers l'Asie du Sud-Est. Stéphane Boudy habite aux Chartrons avec vue sur le marché mais voyage souvent.

    «Je suis le Cendrars des Chartrons », rigole Stéphane Boudy. Sauf que lui, le Transsibérien, il le prend vraiment. Plus exactement sa variante transmongolienne pour poser son sac en Asie du Sud-Est, ce qu'il fait régulièrement. Évidemment, ce n'est pas le plus court chemin. Bordeaux-Moscou via les pays Baltes en bus ou en train, Moscou-Pékin en train encore avec escales optionnelles à Oulan-Bator ou Novossibirsk, puis Pékin-Hanoï, Pékin-Phnom Penh ou Pékin- Vientiane en bus selon qu'il choisit le Vietnam, le Cambodge ou le Laos.

    « La première fois que j'ai choisi ce périple, c'était à cause de Blaise Cendrars, qui est un de mes écrivains fétiches. Maintenant, j'ai peur de l'avion et le voyage m'offre juste le temps qu'il faut pour écrire. Un mois et demi de trajet, ça me fait un bouquin de 100 pages », dit le Bordelais, qui se pique parfois de politique (une centaine de voix aux législatives 2012 sous l'étiquette « Bordeaux à gauche »).

    Le dernier voyage a donné « Les Appartements d'Indochine » (éditions Gunten). Où l'auteur raconte ses démêlés parfois cocasses avec des banquiers et des agents immobiliers à un moment de sa vie où il achète des appartements pour les louer... tout en se prenant de passion pour Dien Bien Phu, ultime et absurde bataille de la guerre d'Indochine. Histoire vraie.

    Aller au feu

    « Dien Bien Phu, j'y suis allé pour la première fois en 2003, en Jeep depuis Hanoï. Je ne sais pas pourquoi cette histoire continue à me fasciner. Ou plutôt si, je sais : c'est là que j'ai rencontré la politique. La politique, pour moi, c'est aller au feu. De façon désintéressée qui plus est. Quoique l'on puisse penser de la colonisation et des guerres, c'est ce qu'ont fait les combattants en sachant qu'ils allaient mourir. Aujourd'hui encore, leurs fantômes dorment dans les rizières, c'est très impressionnant. »

    Depuis, quand il ne voyage pas, Stéphane Boudy recueille les témoignages d'anciens combattants d'Indochine qu'il produit avec la Compagnie du Barrage. « J'avais déjà fait ça avec des résistants en Dordogne. Mais je ne revendique pas un travail d'historien. Ce qui m'intéresse, c'est la mémoire. » Et, quand il ne filme pas, il accompagne la même compagnie, fondée par Maud Andrieux, en tournée dans le réseau des Alliances françaises ou des Instituts français.

    La compagnie a notamment donné « Barrage contre le Pacifique », d'après Marguerite Duras au Vietnam et au Cambodge, « Le Vice-consul », toujours d'après Duras, récemment à Paris après Bordeaux.

    La Thaïlande aussi

    En revanche, « Indochine », précédent spectacle d'après un précédent roman de Stéphane Boudy, « L'avion-musique » n'a pas pu tourner au Vietnam. Pas assez de référence à Ho Chi Minh, le héros incontournable de l'indépendance. Le Bordelais y racontait le destin de trois aviateurs français au-dessus de Dien Bien Phu. Déjà. Ou encore.

    « Mais tout m'intéresse en Asie du Sud-Est. La Thaïlande, par exemple, qui n'a jamais été colonisée, même si Louis XIV a fait des tentatives. »

    L'ancien prof de philo racontera peut-être un jour les aventureuses ambassades françaises au vieux pays de Siam. Il lui faudra prendre le Transsibérien. Sinon, la politique, le fondateur du PIC (Parti indépendant pour la culture) y pense toujours. Mais pour les municipales de 2014, il réserve sa réponse.

    Journal « Sud-Ouest » du 05/03/2013 (photo claude petit)

Auteur(s) : Stéphane Boudy

Caractéristiques

Editeur : Editions Gunten

Auteur(s) : Stéphane Boudy

Edition : 1ère édition

Intérieur : Noir & blanc

Support(s) : Livre numérique eBook

Langue(s) : Français

Code(s) CLIL : 3454, 3442

EAN13 (papier) : 9782914211215

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