Personnalité cotentine, de renom international, Urbain Le Verrier étonne par sa prodigieuse intelligence et son irrésistible ténacité. Issu du Collège de Saint-Lô, il réussit le concours de l’École polytechnique, pour y devenir, par la suite, enseignant. Admis à 35 ans à l’Académie des sciences, il y annonce, la même année, l’existence d’une septième planète. Confirmée par l’observatoire de Berlin, cette prophétie mathématique en fait une des gloires de l’astronomie mondiale. Ce qui lui vaudra de nombreuses distinctions et, en 1854, le poste de directeur de l’Observatoire de Paris. Son ascension scientifique est bientôt doublée d’une non moins brillante ascension politique. Élu député de la Manche en 1849, il devient sénateur sous le Second Empire et président du Conseil général. Il suit fidèlement le sillage de Napoléon III, l’accompagnant en Angleterre et à l’inauguration du Canal de Suez. Malheureusement, il voudrait imposer, à ses collaborateurs, la même rigueur que celle qu’il s’applique. Les ressentiments naissent, se développent, tournent à la vindicte. Le Verrier ne les supporte pas, riposte et, finalement, se fait démettre de l’Observatoire au début de 1870. Il y reviendra, trois ans plus tard, mais usé et vieilli par les nuits de travail. Il mourra — heureux néanmoins d’avoir mené ses calculs à leur conclusion — le 23 septembre 1877... trente et un ans, jour pour jour, après la découverte de Neptune.