C’est avec toute la ferveur d’une âme éprise de rythme et de beauté, que Renée Petit a composé cette « Mosaïque », teintée tour à tour par la sensibilité érudite de Ronsard et son sentiment de la nature, le lyrisme ordonné de Racine et son sens de l’harmonie, la spontanéité et l’intimisme de Lamartine, la fantaisie créatrice de Musset, la musicalité et le symbolisme de Verlaine, ses poètes préférés. Si elle évoque Acubène ou « l’Hécate maudite », Phèdre ou « la douce Iphigénie », elle sait aussi noter avec esprit les faiblesses des sirènes modernes, qu’elles s’appellent Martine, Mireille ou Annabelle, et si elle s’élève parfois jusqu’aux rêveries transcendentales, sa Muse ne rougit pas de redescendre parfois au quotidien. Qu’elle chante sa maison « nichée dans la verdure et isolée du monde », ou le royaume de ses rêves et « le bruit du tam-tam scandant d’étranges heures qui ne reviendraient pas », Renée Petit se révèle consciente de son métier de poète, et nous faisons confiance à cette terre d’Afrique dont elle a fait élection, pour l’aider à mûrir d’autres œuvres chargées d’un sens nouveau.