Avec un premier recueil, au titre plein de modestie, « Petits poèmes de rien du tout », Jean Hamon nous proposait un livre de raison en poésie, riche de sa grande expérience de la condition humaine et sage d’un stoïcisme souriant. « Marines » nous révèle plus spécialement le poète navigateur. Car l’auteur, capitaine au long-cours, médecin... et breton, a beaucoup vu, vécu et retenu. L’univers du marin, qui est traduit ici en vers élégants et variés, n’est pas un décor littéraire, même si le « boujaron » de Tristan Corbière y est toujours présent ; Jean Hamon se souvient et évoque. Il est de cette race des poètes, hommes du large, comme Louis Brauquier, l’auteur de « Liberté des mers », et René Ravéra, commandant de pétrolier, qui tiennent une place à part dans la poésie vivante.