« Lorsque nous étions enfants, on essayait de nous faire comprendre la différence qui existe entre le bien et le mal, la vérité et le mensonge. La frontière n’est pas toujours bien tracée, et les péripéties de la vie se chargent de vous la faire transgresser de temps en temps. Pour ceux qui l’ont reçu, cet enseignement lointain — peut-être parce qu’il est lointain — continue à faire partie du mécanisme de la pensée, et même de la sensibilité ; si bien qu’on ne cesse d’en être le bénéficiaire ou la victime. Faut-il plaindre ou envier ceux qui font la différence ? Imaginez un gourmand, auquel on sert un repas affreux ou, au contraire, délicieux. Imaginez un ami de la poésie, auquel on fait lire des vers que n’habite pas la poésie ou, au contraire, où il la rencontre à chaque pas. Cette présence de la vraie poésie dans des textes étranges, c’est la bonne surprise que je dois à Henri Peronnin. »