"Pluie de fer, pluie de feu !" est le récit exact - à travers des personnages imaginaires - des grands bombardements qui, le 15 janvier 1943, anéantirent la ville de Lorient à 90 %, puis s’acharnèrent sur ses ruines pendant tout le printemps suivant. Le grand nombre des maisons sinistrées puis, au début de février, un ordre d’évacuation, avaient chassé de chez eux tous les habitants français rescapés. Restent témoins des bombardements suivants, outre quelques fonctionnaires municipaux et des responsables du port de pêche, un garçon de quatorze ans, qui vit seul dans un quartier excentrique et relativement peu atteint, avec une petite fille juive de neuf ans, trouvée évanouie près de sa mère morte, dans les ruines d’une maison voisine. Son dévouement à l’enfant grièvement blessée, puis la liberté dont il jouit loin de l’autorité des adultes, retiennent le jeune héros, Stéphane Le Gall, dans ce quartier déserté, où les jardins - et les caves contenant des provisions - lui donnent de quoi vivre. Les péripéties ne manquent pas pendant les quelques mois que dure cette vie à deux : Stéphane participe à des actions de Résistance ; la petite fille sort de son coma et se révèle une musicienne géniale ; un officier allemand les découvre et les prend en amitié. Mais peut-on lui faire confiance ? Si le roman commence le 15 janvier 1943, date que personne n’a oubliée à Lorient, Mme Claude Labarraque-Reyssac rappelle aussi ce qu’avait été la vie dans ce port (devenu base sous-marine) et dans les communes voisines, depuis le 1er septembre 1940, jour du premier bombardement anglais. Leurs habitants comptaient des victimes à chaque « visite » des avions alliés et, après des nuits blanches, n’en continuaient pas moins leurs tâches quotidiennes. Ils trouveront donc, dans cet ouvrage, l’histoire de l’agonie de leur ville et des communes périphériques, et le souvenir d’une vie dramatique que leurs enfants et petits-enfants ne peuvent imaginer. Mais ce récit, hommage à leur courage et à leur patriotisme est également dédié aux habitants de Brest, de Saint-Nazaire, de Nantes, de Rennes, de Royan, de tant d’autres ports et villes de France qui, à des dates diverses, subirent l’horreur des bombardements, de l’Exode, des installations sommaires dans des baraquements de secours ! Ce roman fait ressortir l’horreur, la stupidité de la guerre, « effroyable gaspillage d’hommes, d’énergie, de richesses », comme le constatera le jeune héros de ce récit. Puissions-nous ne jamais revoir, en France, ces horreurs, présentes actuellement en tant d’autres lieux de la Terre ! En hommage à tous ceux qui ont souffert et souffrent encore, l’auteur offre ce livre de la fraternité et du souvenir.