“Le sommeil de l’herbe” est un livre de poèmes guidé par les éléments. Il y a, sans doute, du Bachelard dans l’écriture de Joëlle Abed et dans son énigme, mais aussi l’influence de la poésie mystique arabe. Chacun des textes qui composent ce livre est construit comme un dialogue, une sorte de taille-douce, où le poète met toute sa puissance d’évocation, tout son pouvoir de description, en bref, tout son art, sans jamais faire dans l’anecdotique. En même temps qu’une grande sérénité, une écriture étonnamment construite, polie, et pour tout dire achevée, on trouvera, de ci de là, quelques traces d’angoisses et de questionnements, ainsi que de belles intuitions qui, souvent, sont des réponses. Par la voix du poète, ce qui est sa vocation.