Résumé
Seule comédie au milieu de la série des onze tragédies raciniennes, cette oeuvre a toujours été considérée comme une pièce à part, une réussite isolée difficile à classer. Certains manuels d'histoire littéraire n'en font même pas mention : comment l'insérer dans un chapitre bien ordonné sur la "vocation tragique de Racine" ? Comme chez Aristophane qui l'inspira, caractères et faits sont poussés au-delà du vraisemblable. Racine laisse au public le soin de discerner le vrai au travers du ridicule. Le style scénique et littéraire est celui des comédies à succès entre 1645 et 1675 On claque des portes à la figure des gens, on se poursuit, on se soufflette, on s'affuble de faux-nez, on se dispute, on grimpe sur les gouttières, on dégringole dans un soupirail, on crie très fort Rien n'annonce la retenue de Bérénice. L'extraordinaire fantaisie verbale dont font preuve nos personnages s'en sépare encore davantage ; mais on aurait mauvaise grâce à bouder devant cet étourdissant flot de paroles, ces tirades qui se répondent symétriquement, vont crescendo jusqu'à la cassure, prennent tantôt le rythme de la galopade, tantôt celui de l'emphase. On n'avait rien fait d'aussi bien dans le genre depuis Rabelais. Cette pièce d'un jeune auteur pleine de mouvement et de rires est jouée par une troupe jeune, le Centre dramatique de l'Ouest, dirigée et animée par Hubert Gignoux.
Auteur
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1639 - 1699. Orphelin, il est recueilli par les religieuses de Port-Royal, où il reçoit une éducation janséniste. Après avoir tenté de concilier ses aspirations littéraires avec la carrière ecclésiastique, il se consacre au théâtre. Il fait jouer la Thébaïde (1664), puis Alexandre le Grand (1665), mais c'est le succès de la tragédie Andromaque (1667) qui assure sa réputation. Il donne ensuite Britannicus (1669), Bérénice (1670), Bajazet (1672), Mithridate (1673), Iphigénie en Aulide (1674), Phèdre (1677). Nommé historiographe du roi, réconcilié avec les jansénistes, il renonce alors au théâtre. Mais, à la demande de Mme de Maintenon, il écrit encore pour les élèves de Saint-Cyr les tragédies bibliques Esther (1689) et Athalie (1691). Le théâtre de Racine peint la passion comme une force fatale, qui détruit celui qui en est possédé. Réalisant l'idéal de la tragédie classique, il présente une action simple, claire, dont les péripéties naissent de la passion même des personnages. Racine a aussi écrit une comédie, les Plaideurs (1668), spirituelle critique des moeurs judiciaires. (Académie française.)
Caractéristiques
Editeur : Saga Egmont French
Publication : 1 avril 2022
Support(s) : Livre audio [MP3]
Protection(s) : Aucune (MP3)
Taille(s) : 36,2 Mo (MP3)
EAN13 Livre audio [MP3] : 9782821110984