Le sergent-chef de carrière Marcel Marval tint, pendant la période du 24 août 1939 au 5 avril 1940, une sorte de « Cahier de route », sur lequel il notait presque journellement ses impressions. Il y a là des réflexions, que certains trouveront peut-être naïves et des considérations d’ordre familial. L’Ouragan, c’était pour lui l’offensive allemande, qui pouvait se déclencher d’un jour à l’autre, d’une minute à l’autre. Pour rendre les longues journées d’attente moins monotones, le sous-officier lisait et écrivait beaucoup. C’était un homme d’un caractère un peu à part. Son enfance, son adolescence avaient été malheureuses. Il ne considérait pas la vie de la même façon que ses collègues, les autres sous-officiers. Certains petits faits — qui auraient à peine été remarqués par d’autres — prenaient à ses yeux une importance capitale. Le sous-officier nous fait parfois connaître ses suppositions quant à l’issue de cette guerre, — suppositions d’ailleurs très souvent contradictoires. Il « attend l’ouragan », mais il ne le verra pas. Le 5 avril 1940, il part à Marseille rejoindre un « Groupement d’instruction » auquel il est affecté comme sergent-chef instructeur.