Qualifier d’industrie les métiers liés à la fabrication de produits pornographiques peut, a priori, sembler excessif. Pourtant, comme toute industrie, celle du sexe se calcule en volume, subit les fluctuations économiques du marché, s’attache à satisfaire ses consommateurs fidèles ou occasionnels, s’adapte aux progrès technologiques et crée des emplois. Cette mutation, de l’artisanat douteux à l’industrie florissante, s’est faite en deux vagues successives : la libération des mœurs post-soixante-huitarde d’abord, qui a permis de lever les tabous liés à tout ce qui touche à la pornographie et le boom technologique en matière de télécommunication du début des années quatre-vingt, ensuite. À travers dossiers, statistiques, interviews et enquêtes sur le terrain, ce livre évalue le volume de ce marché et analyse son évolution, ainsi que les conséquences de la nouvelle loi, la loi Charasse, qui taxe à 50 % le chiffre d’affaires des messageries à caractère pornographique, rendant la survie de ces outils difficile sinon impossible. Est-ce la fin d’une époque ? Sans doute. Daniel Haddad en dresse le bilan et essaye d’avancer quelques idées sur ce que pourrait être l’avenir de la pornographie en France.