« Une des choses à faire : l’exorcisme. L’exorcisme, réaction en force, en attaque de bélier, est le véritable poème du prisonnier. » Cette phrase d’Henri Michaux, poète par excellence de l’expérience intérieure, explorateur de ces « espaces du dedans », où le vertige nous attend, résume et situe parfaitement Agnès Borg. Elle est, en effet, de cette sorte d’êtres qui portent en eux un monde précieux et fragile, éminemment exposé aux coups de l’extérieur, pour qui la littérature est salut et délivrance. Pour elle, comme pour certains poètes, il n’y a pas d’autre issue que l’art. Voici un « premier roman », une « fiction » poétique magnifiquement codée, qui livre ses secrets à qui ne craint pas de s’aventurer dans cet étrange et terrifiant no man’s land du corps et du cœur, des nerfs et de l’esprit qui est en chacun de nous.