Atmosphère de la pré-guerre, puis l’histoire de la Marine des années 1939 à 1945, écrite par une femme. Hélène, une jolie Brestoise de dix-huit ans, née dans le milieu modeste de la maistrance, envoûtée par des bateaux de guerre depuis l’enfance, deviendra une femme d’officier, poussée par une mère ambitieuse. Après la classique pêche au midship au cours des sauteries de l’Hôtel Continental, où sa beauté triomphe des rivales, fiancée à un fistot très épris, elle rompt pour épouser — coup de foudre réciproque — l’enseigne de vaisseau Landry, plus mûr, séduisant, affirmé. Une envolée pour Toulon en plein bonheur. Un an plus tard, c’est la guerre. Retour à Brest, où Landry embarque sur un torpilleur. Hélène va suivre les événements, à travers les participants, et parfois en s’y mêlant : convois, Norvège, Dunkerque, Cherbourg, abandon de Brest, Mers el-Kébir, où son frère est tué sur le « Bretagne », un drame familial qui bouleverse sa vie, et retarde son départ pour Toulon où l’attend son mari. Les communications postales sont interrompues, et elle arrive à Toulon le jour choisi par Landry pour s’enfuir en Angleterre... « Femme de déserteur », elle doit travailler pour survivre et attendre, sans nouvelles, à Toulon, qui somnole dans l’expectative. Summum du désespoir, le sabordage de la flotte, vécu heure par heure et minute par minute. Puis c’est l’occupation italienne, les bombardements meurtriers, la famille sous les bombes à Brest. Enfin, le débarquement de Provence, l’apothéose, le retour du héros. Le puzzle va-t-il enfin se mettre en place ? Rien n’est moins sûr... Ce n’est pas un récit autobiographique. L’auteur, femme de marin, a habillé ses souvenirs de l’enveloppe et des épreuves un peu romancées de son héroïne, et tenté, avec sincérité, de peindre l’atmosphère de Brest et de Toulon pendant ces six années de guerre, le climat du milieu maritime et les états d’âme des marins en des temps difficiles. Toutefois, l’humour n’est jamais absent des situations dramatiques et souvent poignantes. Les personnages ont été brassés, déplacés sur l’échiquier de l’Histoire, les noms inventés, tout comme ceux de certains bâtiments, mais les faits historiques sont rigoureusement exacts.