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Résumé

Étienne-François, comte de Stainville, duc de Choiseul, ministre de Louis XV, reste assez méconnu du grand public. Ce fut pourtant, d’après Talleyrand, l’homme d’État du XVIIIe siècle qui « eut le plus d’avenir dans l’esprit ». Pitt, son adversaire le plus implacable, déclarait que, depuis la mort de Richelieu, la France n’avait eu d’aussi grand ministre. Doté d’une intelligence supérieure, d’une grande puissance de travail, il n’était pas moins épris de plaisir et le proclamait volontiers. Ce côté spectaculaire, son existence fastueuse, ses succès féminins, cachent parfois l’immensité de son œuvre politique, et ont donné des armes à ses détracteurs. Guerrier avant toute chose, ce fut la faveur de la Pompadour qui lui valut son premier poste d’ambassadeur à Rome, puis à Vienne. L’éclat de ses ambassades lui ouvrit le chemin du ministère : aux Affaires étrangères, à la Guerre ou à la Marine, il fut, pendant onze ans, Premier ministre, de fait sinon en titre. Choiseul est parfois tenu responsable du renversement des Alliances qui aboutit à la guerre de Sept ans et au Traité de Paris. Rien n’est plus faux : lorsqu’il fut appelé au Conseil, l’Alliance autrichienne était irrémédiablement scellée. Les faits majeurs de son ministère restent l’Alliance espagnole, et le Pacte de famille, les réformes de l’Armée et de la Marine, qui ont permis la revanche de la France contre l’Angleterre, et l’Indépendance américaine. Sa disgrâce retentissante, en 1770, eut pour cause essentielle son hostilité, celle de sa sœur surtout, envers la du Barry. La favorite, bien indifférente à la politique, n’en était pas moins un instrument efficace entre les mains des ennemis du ministre, auquel restèrent attachés l’ensemble du peuple et de la noblesse de France, qui transformèrent son exil en triomphe. Contraint de se retirer à Chanteloup, ce château princier et son train fastueux éclipsèrent bientôt Versailles. Pour les personnages de marque, français ou étrangers, ce fut un privilège d’y être reçu. Le duc et la duchesse y tenaient une véritable Cour : lui, étincelant de verve, d’esprit, de vitalité ; elle de grâce et de bonté. Le ton, les manières, l’élégance y étaient à une hauteur rare, même à cette époque. Le 10 mai 1774, Louis XV mourait, Louis XVI mettait fin à l’exil de Choiseul. Malgré les espérances que ce retour avait fait naître, malgré l’insistance de Marie-Antoinette qui lui devait son mariage, il ne fut jamais rappelé au pouvoir. L’eût-il été que, le sens de l’Histoire eût, aussi, été différent.

Auteur

Auteur(s) : Annie Brierre

Caractéristiques

Editeur : FeniXX réédition numérique

Auteur(s) : Annie Brierre

Publication : 1 janvier 1986

Intérieur : Noir & blanc

Support(s) : Livre numérique eBook [ePub]

Contenu(s) : ePub

Protection(s) : Marquage social (ePub)

Taille(s) : 2,07 Mo (ePub)

Langue(s) : Français

Code(s) CLIL : 3378, 3377

EAN13 Livre numérique eBook [ePub] : 9782307218340

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