Le docteur Gérard Debuigne fait partie de ces O.S. méconnus de la médecine, qu’on classe sous les termes de « généralistes » ou d’ « omniprésents ». C’est dire que ceux-ci doivent être disponibles, de jour comme de nuit, pour les malades qui les appellent à leur chevet. Peut-être Gérard Debuigne était-il prédisposé à cette vocation en raison de ses origines modestes ? Issu d’une famille d’ouvriers, il fut élevé dans un milieu dénué de culture. Il parvint à s’instruire tout seul, prépara son baccalauréat, puis fit ses études de médecine. Dès qu’il eut passé les examens requis pour aborder la pratique de sa profession, il fut adopté par les internes d’un hôpital, qui l’initièrent à la routine médicale. Il acquit ainsi, très rapidement, une expérience professionnelle qui, complétée par une sorte d’instinct, lui permit d’établir, d’emblée, des diagnostics très précis. Son stage, dans un asile psychiatrique, lui révéla que pour bien soigner le corps, il fallait d’abord agir sur l’esprit. Il s’efforça donc d’apporter un soutien moral à chaque malade pour l’aider à guérir. Cette méthode d’assistance lui procura une clientèle importante, d’abord à Estaires, dans le Nord de la France, puis à Anthéor dans le Midi. Ayant eu, par ailleurs, le plaisir de s’initier aux joies de la gastronomie, il publia plusieurs ouvrages afin que le public profitât sainement de ses découvertes qui imposent des menus bien équilibrés. C’est pourquoi il réunit, dans ces « Confessions d’un medecin de province », la somme de ses expériences sous la forme d’un livre qui, tout en attirant l’attention sur une profession dont l’importance demeure primordiale, donne des conseils utiles et judicieux à tous ceux qui veulent progresser, physiquement et moralement.