Du Pont de Brion au Pas de la Ville, des Portes à Sinard, à travers tout le pays de Monestier-de-Clermont, le “carriolou” nous véhicule dans le temps écoulé entre les trois guerres franco-allemandes. Dans chacune des courtes nouvelles qui constituent ce petit livre, Lionel Riondet s’est attaché à nous présenter les mœurs des paysans de nos montagnes, mœurs qui nous paraissent fabuleusement éloignées aujourd’hui. Leurs travaux si soignés, leurs joies simples, qui tiennent parfois à une plaisanterie un peu leste, la constance des sentiments d’une fiancée guettant le retour de son promis disparu à la guerre, la parfaite adaptation de ces hommes à leur milieu — dont on ne gaspille rien —, vont émouvoir les plus anciens, qui retrouveront, peut-être avec nostalgie, un passé dont ils avaient presque perdu mémoire. Les plus jeunes vont pouvoir, parfois avec étonnement, renouer avec leurs racines. Ce n’est pas là le moindre mérite de ce livre, à la lecture duquel les amoureux de ce beau pays — et ils sont nombreux — puiseront beaucoup de plaisir.