De l’existence étroite et morne dans un village juif de Bessarabie, à la découverte émerveillée du Paris des Années trente, de la pratique religieuse la plus fervente, à la participation enthousiaste aux grandes luttes sociales du Front populaire, Iankiel et Abram racontent l’évolution des Eideliman, une famille juive, au destin semblable à celui de dizaines de milliers d’autres, émigrées d’Europe centrale en France. « Où sont mes sept ans de bonheur ? » chantait Etty, la mère de Iankiel et Abram. Les années de bonheur leur ont été chichement comptées. Etty et les siens sont morts, emportés par la tourmente de la guerre, anéantis par les Nazis. Iankiel et Abram seuls ont survécu. Ils ont voulu, dans un récit à deux vies, retrouver les liens profonds qui les unissaient aux disparus. Leur père, leur mère, leurs frères et sœur, étaient des gens simples, avec leurs vertus et leurs faiblesses, leurs soucis, et leurs moments de joie. Pourquoi ont-ils été privés de vivre ? Sous le chagrin toujours à vif, s’entend le cri de colère devant l’absurdité monstrueuse du génocide.