Un enfant, Paul, est au centre du nouveau roman de Béatrice Canoui. Paul habite un pays où, la nuit, des hommes disparaissent : on chuchote qu’ils sont allés rejoindre de lointaines amours, mais certains assurent qu’ils ont été enlevés par des ombres sorties de voitures noires non immatriculées. Quoi qu’il en soit, on ne les revoit jamais et, à marée haute, les vagues charrient de pauvres cadavres martyrisés, qu’on enterre en silence. Et la ville, peu à peu, se peuple de femmes toutes de noir vêtues... L’enfant semble devoir être protégé par l’innocence de ses douze ans, et par l’amour qu’il porte à la mère d’un camarade de classe. Mais la violence des hommes viendra pourtant le frapper de plein fouet. Les lecteurs des précédents romans de Béatrice Canoui — « Un dimanche de garde », « Une boule de neige en plein cœur », « Peur-Mouche » (qui a reçu le prix Littré des Écrivains médecins et le prix de la ville de Bordeaux) et, plus récemment, « Un crocus en hiver » — retrouveront dans « L’histoire de Paul » ce que le critique littéraire du Monde définissait comme « un tableau clinique d’un mal vécu du dedans, exprimé avec des images poétiques et fortes ». Tel est l’art, de plus en plus affirmé, de Béatrice Canoui.