Résumé
En ces temps de « hard core » que nous vivons, il n’est peut-être pas inutile de se replonger dans un véritable livre érotique. Qualifier ainsi « La Porte du Temps » demande un minimum de définition, alors même qu’on a amplement admis la subjectivité critique de règle dans ce domaine. Je me garderais de renier les charmes directs des livres expressément pornographiques — et d’ailleurs Donica Roud sera, au moins partiellement, de mon avis sur ce point. Mais ce qui est demandé au vrai livre érotique est autre chose : par son écriture comme par son sujet, par les personnages qu’il met en scène, bref, par l’ensemble des codes de référence qu’il utilise, le roman érotique doit remplir une certaine fonction de conte de fées, satisfaire une certaine catégorie de l’imaginaire. Il n’est pas là pour défouler directement, pour agir comme produit de substitution. Il nous propose des intrigues et des lieux où, comme dans une tragédie racinienne, les éléments les plus directement quotidiens doivent avoir une importance minimale. Certes, « La Porte du Temps » n’aurait pas été écrit ainsi, si ne l’avaient précédé « Emmanuelle » et « Histoire d’O », et l’hommage qui les salue est amplement justifié. Mais il serait erroné d’oublier les autres références, qui vont du conte fantastique allemand au récit de voyage. Donica Roud joue, de façon inoffensive, avec messes noires, vampirisme et sado-masochisme : de la même façon, après tout, que dans « La Porte du Temps », ces éléments se retrouvent dans les contes de fées classiques. Et la grande nuit finale évoque moins Walpurgis que Peau d’Ane ou La Belle et la Bête. P.-L. Thirard.
Caractéristiques
Editeur : FeniXX réédition numérique
Publication : 1 janvier 1976
Support(s) : Livre numérique eBook [PDF]
Protection(s) : Marquage social (PDF)
Code(s) CLIL : 3442, 3435
EAN13 Livre numérique eBook [PDF] : 9782402644907