Nul Français n’a le droit d’ignorer l’angoissant problème de la Communauté européenne de Défense. L’avenir de notre pays, le sort de la paix, peuvent dépendre de la décision que prendra le Parlement. Que contient ce Traité ? Quelles seraient ses conséquences internationales, économiques, militaires et sociales, durant son demi-siècle d’application, si l’Assemblée nationale en autorisait la ratification ? Quelles difficultés naîtraient de son rejet ? Comment, en sept ans, l’Allemagne est-elle passée de la capitulation sans condition à l’égalité de droits ? Son réarmement est-il plus redoutable que l’expansion soviétique ? La paix se consolidera-t-elle par une accélération de la course aux armements ou, au contraire, par un effort tenace de négociations en vue d’un désarmement progressif et internationalement contrôlé ? Telles sont quelques-unes des questions de brûlante actualité étudiées par M. Jules Moch, qui participa à seize gouvernements, avant et après la guerre. Nul n’était plus qualifié que lui, en raison de ses doubles fonctions actuelles de rapporteur, au nom de la Commission des Affaires Étrangères, du Traité de C.E.D. devant l’Assemblée nationale, et de délégué permanent de la France à la Commission du Désarmement des Nations Unies, pour évoquer - en termes frappants - ce problème dont dépend le destin des Français.