Guy Leclerc-Gayrau est un gaulliste de la meilleure tradition : celle qui ne dilapide pas l’héritage du Général dans les manœuvres subalternes, où se trouvent d’abord défendus et servis les intérêts d’un parti et de ceux qui le soutiennent. Du gaullisme, il a retenu l’essentiel, aujourd’hui pris en compte par François Mitterrand : le souci des institutions politiques, dans leur relation avec la mémoire et le destin de la France. C’est dans cet esprit, fidèle au fondateur de la Ve République, qu’il analyse les événements et les hommes, sans attacher plus d’importance qu’elles n’en n’ont aux étiquettes partisanes... sauf quand il s’agit de dénoncer l’imposture qui consiste à faire l’amalgame entre R.P.R. et gaulisme. Guy Leclerc-Gayrau retrouve alors sa verve de polémiste, pour fustiger les fossoyeurs du gaullisme, les héritiers putatifs d’un gaullisme « résiduel », qui n’est plus que l’expression crispée d’une inadmissible dérive. L’image du gaullisme que donne le R.P.R. — et notamment aux jeunes générations — est pour lui irrecevable. Trente ans après l’avènement de la Ve République, et vingt ans après le départ de De Gaulle, cet ouvrage vient à point pour rappeler ce que fut, et ce que reste le gaullisme. Gaullisme inachevé ? Gaullisme partagé ? Gaullisme rénové ou gaullisme couronné ? Il témoigne en tout cas de sa permanence, sur un terrain où on ne l’attendait pas.